L’assomption pourquoi le 15 août ?
La fête de l’Assomption a été une manière pour l’Église ancienne de célébrer le "dies natalis" de la Vierge Marie, mais avec une difficulté : le Nouveau Testament n’évoque jamais les derniers moments de la vie terrestre de Marie et seule la littérature apocryphe en propose plus tard des récits plus ou moins légendaires ; en fonction de ces récits, aucune date précise ne se dégage et les premiers chrétiens ont même été jusqu’à vénérer trois tombes de Marie !

Quand on reprend l’histoire (« D’où vient la fête de l’Assomption ?"), l’explication la plus probable du choix de la date du 15 août a son origine dans la tradition ancienne, racontée notamment dans le Transitus B.M. Virginis, selon laquelle le corps de Marie aurait été enseveli près de Jérusalem, dans une grotte de la vallée de Josaphat (Cédron).
— Au concile de Chalcédoine, en 451, l’évêque de Jérusalem, Juvénal (421-458), raconte que ce tombeau est trouvé vide trois jours après l’ensevelissement puis que l’empereur Théodose (379-395) y fait bâtir une église où les pèlerins affluent très vite.
— À son retour du concile, le même Juvénal réaménage les lieux et le 15 août correspondrait à la date de la dédicace – l’inauguration – de l’église agrandie. Un siècle plus tard, l’empereur byzantin Maurice (582-602) continue la construction et, pour diverses raisons, impose la date dans tout son empire.
— Appelée la Dormition de Marie puis bientôt l’Assomption , la fête devient vite populaire et s’étend au monde latin.

Quels que soient les motifs du choix de la date, l’essentiel pour les chrétiens est de saisir l’occasion pour honorer la Vierge Marie :
Elle a su dire « oui » à Dieu et ce « oui » a changé sa vie et celle du monde.
Cette fête permet de réaliser combien un tel « oui » peut conduire à une proximité durable avec Dieu : la voilà élevée auprès de Dieu, corps et âme – tout compte aux yeux de Dieu ! qui plus est, elle est la première d’une longue série, car ce qui lui arrive anticipe en réalité le destin promis aux autres hommes, s’ils suivent, à leur manière, son chemin.

Père Laurent de Villeroché