Chaque fois que naît un enfant, un grand-père ou une grand-mère naît aussi.
On ne choisit pas d’avoir des petits-enfants. C’est une naissance qui arrive, un cadeau de la vie. C’est une fenêtre d’espérance sur l’avenir !


Pour les grands-parents, c’est un nouveau lien entre tous ceux qui nous ont précédés et tous ceux qui nous succéderont. » 

A la différence de la parentalité, on ne choisit pas de devenir grands-parents .Ce sont nos enfants qui nous « font » grands parents !
Le sentiment éminemment présent lors d’une nouvelle naissance d’un petit-enfant est un bonheur intense, formidable, inexplicable même, une réaction d’émerveillement. 

Cette nouvelle future naissance en ce temps de Noël nous attire du côté de la vie, de la joie, du bonheur et du dynamisme. Au fur et à mesure des naissances de nos petits-enfants, bientôt 16, nous nous rendons bien compte de la place que tiennent nos petits-enfants dans notre vie en fonction de l’intensité du lien qui nous unit. Nous nous rendons aussi compte du bonheur que nous ressentons lorsque nous partageons des moments simples ou forts avec eux, lorsque nous leur transmettons une histoire de vie, des valeurs, une expérience de vie. Nous pouvons leur faire sentir qu’ils sont partie intégrante d’une histoire familiale mais aussi d’une histoire collective, d’une culture en favorisant les rencontres entre cousins, les fêtes familiales.
Nous sommes aussi un vecteur de mémoire, un lien avec le passé. Nous pouvons parler de l’enfance des parents, raconter des souvenirs de la vie de la famille. Nous sommes présents pour parler d’une autre époque, d’une autre façon de vivre et d’aimer. Nos prédécesseurs ont construit une grande partie de ce que nous sommes aujourd’hui et il est important que les petits-enfants le sachent.
Nous offrons également à nos petits-enfants du temps et de la tendresse, notre disponibilité.
Même s’ils sont nombreux, nous essayons de donner à chacun d’entre eux une attention particulière à travers les petits bonheurs des rencontres, les activités, jeux et bricolage avec eux.
Nous, grands parents, sommes plus détachés de l’aspect éducatif que les parents, nous avons plus de temps à leur accorder. Alors les échanges se vivent davantage à travers des jeux et des activités partagés.
Dans un de ses poèmes, Khalil Gibran nous dit qu’il ne sert à rien de vouloir modeler les enfants à notre image, mais qu’il faut plutôt essayer de les comprendre, car ils habitent déjà la maison de demain. Cela concerne les grands parents aussi bien que les parents !

Vos enfants ne sont pas vos enfants,
Ils sont les fils et les filles de la Vie qui se désire.
Ils viennent par vous, mais ne sont pas de vous.
Ils sont avec vous mais n’appartiennent qu’à eux-mêmes.
Donnez leur votre amour mais pas votre pensée
Car ils ont leur propre pensée.
Offrez un logis à leur corps, mais pas à leur âme,
Car leur âme loge dans la maison de demain
Que vous ne pouvez pas visiter, pas même en rêve.
Vous pouvez vous efforcer de leur ressembler,
Mais ne cherchez pas à ce qu’ils vous ressemblent,
Car la vie ne va pas à reculons, ni ne s’attarde sur hier.
Vous êtes les arcs d’où vos enfants,
Telles des flèches vivantes, sont propulsées.
L’Archer voit la cible sur le chemin de l’infini,
Et vous courbe de toute Sa puissance
Pour que Ses flèches volent vite et loin.
Que votre courbure aux mains de l’Archer se fasse dans la joie,
Car s’Il aime la flèche qui s’envole,
Sachez qu’Il aime aussi l’arc qui est stable.

Khalil Gibran