Un trésor du style Plantagenêt sur la Paroisse, La Chapelle Saint-Étienne, fin XIIIe siècle.

Les passants qui empruntaient, il y a peu, le début de la côte du Grésillé au-dessus du Lac de Maine ont pu apercevoir les ogives médiévales de ses fenêtres (lavis) avant que la végétation ne les cache désormais aux regards.
Cette chapelle est peu connue car elle se situe dans une propriété privée. Cet édifice classé aux Monuments Historiques n’est pas ouvert au public.
Néanmoins, quelques documents permettent de mieux le connaître.
Cette chapelle fait partie d’un ancien Prieuré situé à La Papillaie. Ce toponyme couvre une grande surface qui a donné son nom à un agréable chemin piétonnier en Y qui traverse tout le quartier du Lac de Maine-Mollières d’est en ouest, de la Pyramide du Centre Nautique ou du camping jusqu’au bord du CD 102 E. Le nom de ce lieu-dit est déjà repéré du temps du Roi Pépin le Bref, père de Charlemagne et a été retenu en 1983 par Mgr Jean Orchampt pour l’Association de La Papillaie qui gère le Centre Culturel et Cultuel de La Croix de Maine, l’un des deux relais de notre paroisse Sainte Marie de la Croix.
Près du manoir de La Papillaie, un oratoire avec logis pour chanoines de l’abbaye royale augustinienne de La Réau (Poitou) a été édifié en 1279 par un bourgeois d’Angers. Puis, Nicolas Gellent, évêque d’Angers de 1261 à 1290 le constitua en Prieuré. L’église tombe en ruine pendant la première moitié du XIXe. Son usage cultuel est cependant encore attesté en l’an V de la République. En 1859, il n’en reste pratiquement rien. Mais jouxtant la prieurale au nord, il existe toujours la chapelle Saint-Étienne, de plan carré, couverte d’une voûte en gothique angevin comme il en existe de nombreux exemples dans le diocèse d’Angers. La caractéristique du style Plantagenêt est l’aspect bombé des voûtes, avec des clés plus hautes que le sommet de l’ogive au dessus des fenêtres ou celle des arcs doublons. La voûte de Saint-Étienne (graphite) est assez évoluée, plus complexe que la simple croisée d’ogives avec des nervures d’une belle finesse. À noter la clé de voûte qui représente un bel Agneau de Dieu Vainqueur. Il tient, de sa patte avant-droite légèrement pliée, un oriflamme (sans croix à la différence de beaucoup de représentations) avec dessus l’inscription « Agnus Dei ». Cette voûte repose sur huit pendentifs ou culs-de-lampe. Sur certains, on voit de petites feuilles à plusieurs lobes. La plupart des autres paraissent avoir été refaits début XIXe.
L’église possédait une superbe Vierge de marbre de la fin XIIIe et une fenêtre aux vitraux illustrant la vie de Marie. On y conduisait en particulier les enfants qui souffraient du « mal de la peur », en espérant leur guérison.

Sources :
Célestin PORT, archiviste de Maine-et-Loire, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, Paris, Angers, J.-B.Dumoulin et Lachèse & Dolbeau, 3 vol., 1874-1878. (Article Papillaie)
Abbé Yves BLOMME, – Anjou Gothique, Paris, Picard éditeur, 1998, 360p., p. 97.
et https://www.pop.culture.gouv.fr/not....

C. Cottenceau