Une pale rare.
15 septembre : Notre Dame des Douleurs.
C’est aussi la fête de notre paroisse Sainte Marie de la Croix.
Depuis juin, dans l’oratoire de Sainte Marie de Belle-Beille, un objet nous permet d’illustrer cette fête autour de la 6ème des sept douleurs.
Il s’agit d’une pale, découverte lors du récolement en cours. Comme expliqué en mars, c’est un carton carré enveloppé de tissu ± orné qu’on pose sur le calice ou la patène pour protéger leur contenu des corps étrangers.
Selon la Commission Diocésaine d’Art sacré, cette pale (16x16 cm) mérite sa mise en valeur. Au recto, une peinture (sur soie blanche, anonyme) bordée de 2 cordonnets de fil d’or (verso blanc brodé d’une croix pattée blanche centrale 3x3 cm). Date probable : mi-XXe.
Le P. J.-P. Avrillon, administrateur, préfère que cette pale ne soit pas utilisée. L’encadrement s’impose alors. Le faire de telle sorte qu’il touche à peine l’objet est une prouesse artisanale.
Le recto présente une Descente de Croix au titre étonnant : Ecce Homo. Marie a le visage blême et les yeux au ciel. Elle dispose un linge par dessus la tête de Jésus qui, bras pendants, tête tombant en arrière de l’épaule gauche, a la bouche bée et les yeux révulsés.
L’essentiel de la lumière est pris par la mère et par le cadavre vêtu du linge blanc. Quelques touches rouges rappellent le supplice enduré par le crucifié. Trois autres personnes sont là : peut-être Joseph d’Arimathie, Marie de Magdala ou Jean ? et un visage indéfini retiré au centre : « l’autre » Marie ? Salomé ?
Les textes de la Passion diffèrent sur qui était là. Le peintre, définissant peu le dernier visage, a-t-il ainsi voulu nous mettre au centre de la scène et nous conduire
à réaliser l’importance du sacrifice de notre Sauveur ? En titrant Ecce Homo / Voici l’Homme, a-t-il voulu insister sur le mystère de cette Incarnation jusqu’au-delà de la mort ?
La personne bénévole et anonyme qui s’est chargée de cet encadrement (35x35 cm, à la profondeur magnifique et aux matériaux si bien choisis) a vécu, nous a-t-elle dit, une expérience spirituelle importante de contemplation.
ENTREZ à l’oratoire quand c’est ouvert pour méditer devant cette peinture sacrée qui vous offre une image de ce moment crucial de l’histoire de notre salut. Compatir à la douleur de la mère du Christ grâce à ce vecteur artistique permet de demander à Celle dont le cœur a ainsi souffert, de nous aider à traverser les épreuves auxquelles nous sommes confronté•e•s.

M. & C. Cottenceau