en octobre nous fêtons deux Ste Thérèse

figures majeures de la spiritualité chrétienne

Le mois d’octobre est le mois où l’Eglise fête deux femmes, saintes et docteures de l’Eglise, deux moniales carmélites : Thérèse de Lisieux que nous connaissons bien et Thérèse d’Avila qui nous est peut-être moins familière. Qui est-elle ? Elle a vécu au 16ème siècle en Espagne, siècle de bouleversements et d’effervescence culturels et spirituels. « Le monde est en feu, écrira-t-elle, nous ne vivons pas en des temps où l‘on puisse parler à Dieu d’affaires de peu d’importance. » N’en est-il pas de même aujourd’hui ?
Thérèse est une femme passionnée qui a mis toute sa confiance dans le Christ Elle l’a découvert présent à sa vie et intimement présent au plus profond de son cœur. Cette expérience de vie avec et pour le Seigneur, qui s’approfondit dans la prière intérieure, Thérèse prend conscience qu’elle n’est pas que pour elle et que Dieu attend qu’elle puisse éclairer, guider d’autres par son expérience.
Son désir et son appel à aider le Christ et à servir l’Eglise l’a conduit d’abord à reformer l’ordre du Carmel. En un siècle où les femmes devaient rester sous la tutelle des hommes, où, considérées comme fragiles d’esprit, elles devaient se contenter de prières récitées sans forcément les comprendre, elle va parcourir des milliers de km pour fonder des couvents où elles seront libres de consacrer leur vie à la prière silencieuse, d’être des priantes, d’être telles que leur vie servent l’Eglise. L’obéissance la mène aussi à écrire. Elle veut témoigner de la miséricorde de Dieu et elle veut conduire ceux qui la lisent à reconnaître l’amour dont ils sont aimés eux-mêmes et à y répondre. Elle a fait l’expérience du désir de Dieu de communiquer avec tout homme, même le plus pêcheur. Et elle voudrait que toute personne s’ouvre à ce désir de Dieu.
Quand Thérèse parle de l’oraison, bien sûr, elle parle du temps spécifique que nous consacrons à la prière, ce temps d’intimité avec le Seigneur, cet ami qui nous attend et dont nous nous savons aimé. Mais pour elle, il ne s’agit pas que de cela. L’oraison, c’est la vie d’amitié avec le Christ et c’est infiniment plus large que le temps spécifique de prière. C’est toute la vie qui est vie d’amitié.
Elle est docteur de l’Eglise car son expérience et son enseignement sont valables pour tous. Elle est appelée « mère des spirituels » à cause de tout ce qu’elle nous a laissé sur la vie spirituelle, sur la prière. Mais attention, elle s’attache non pas à parler de la prière pour la prière mais à former des priants, c’est à dire, des amis de Jésus, des serviteurs de l’amour, de véritables apôtres du Christ, passionnés de Dieu et passionnés des frères.
« Jamais le Seigneur ne se lasse de donner, on ne peut épuiser ses miséricordes ; ne nous lassons donc pas, nous, de recevoir » …« Peut-être même que Dieu a besoin plus que jamais aujourd’hui de gens qui veuillent recevoir ses grâces ! » figure majeure de la spiritualité chrétienne
sœur Béatrice