Histoire du support du cierge pascal de Croix de Maine

la Force d’une montagne

 Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous » Matthieu 5, 14-15.
« Christ est Lumière ! » Henri Trouillet, chant pascal I 110-1.

Le support du cierge pascal à la Croix de Maine (milieu des années 1980) : œuvre généreuse de Christian Fabry, né en 1952, originaire du Loir & Cher qui habitait alors le quartier. Chaudronnier de formation, il met en œuvre dans ses loisirs la ferronnerie d’art.
Christian a été sollicité par la Croix de Maine pour créer bénévolement un chandelier pascal original.
Cet artisan-artiste a alors produit cet ouvrage de poids à partir d’une seule feuille de métal épaisse, découpée et développée dans les trois dimensions de l’espace comme un défi de chaudronnerie.
Le premier élément important à souligner est la base dans sa solide horizontalité : il fallait quelque chose d’une stabilité à toute épreuve comme peut l’être le roc d’une montagne, tout en offrant sa beauté. Cette esthétique est liée à la base du chandelier qui dessine des volutes harmonieusement symétriques allant crescendo.
Le deuxième élément à noter est la légèreté visuelle de la tige verticale affinée en son milieu. Elle portera haut le cierge pascal.
Le dernier élément, le plus essentiel malgré sa relative discrétion, est la double flamme du devant du porte-cierge. Cette flamme est l’appel à lever les yeux vers celle du cierge pascal, représentant la lumière du Christ ressuscité. Curieusement, on note que cet aspect si remarquable est souvent oublié par les ordonnateurs du mobilier puisque le chandelier est souvent présenté de dos, volutes du socle en avant.
Si l’élégance de cet objet moderne a ses détracteurs, d’aucuns admirent l’audace de sa conception qui sert pleinement sa destination finale : s’effacer pour mettre en valeur le cierge pascal qui nous rappelle que Jésus est lumière pour tous les hommes, « lumière du Père, lumière du monde, lumière de la Vie » H. Trouillet.
Ce porte-cierge, marqué de coulures de cire, a sa fonction depuis la Vigile pascale jusqu’à la Pentecôte, ainsi que lors des baptêmes et des funérailles qui sont les deux portes de la Vie chrétienne. Pendant ce Carême, préparons-nous à magnifier dans nos liturgies et nos adorations la résurrection de Jésus-Christ sans laquelle notre foi perdrait son sens.
CN & M Cottenceau