Icône de la Mère de Dieu "Apaise mes chagrins"

Dans l’oratoire de l’église Sainte Marie, ceux qui viennent à la messe de semaine prient devant une icône écrite par J. C. qui la donna, Christian Alain étant curé, le 27/2/18. Pour sa mise en valeur, elle est exposée sur une sellette fabriquée à sa demande par J.-M. L. menuisier bénévole à la paroisse.
Une reproduction de cette icône de Marie est parue dans Le Télégramme, il y a déjà des décennies. C’est à partir de cette publication que commence pour nous l’histoire de cette œuvre d’art.
Mais elle ne nous a pas attendus pour exister en orthodoxie russophone.

L’icône de Notre Dame « Apaise mes chagrins », (ou « mes peines », « mes afflictions » selon les traductions) fut apportée à Moscou par les cosaques en 1640. L’église où elle se trouvait a été détruite par le feu en 1771, mais l’icône resta intacte. La tradition dit que nombre de miracles ont été permis par cette icône. Sa première glorification se produisit en 1760.
Une dame noble qui habitait loin de Moscou était alitée depuis longtemps par une maladie qui l’exténuait. Les médecins n’espéraient plus la guérir et la dame se préparait à mourir. Elle eut une vision. L’icône lui disait : « Fais-toi amener à Moscou à l’église St Nicolas le Thaumaturge. Il y a mon image avec écrit ‘Apaise mes chagrins’, prie devant elle, tu guériras ».
La dame fit part de sa vision à ses proches. Tous, très croyants, entreprirent ce voyage si difficile pour la malade. Arrivés enfin à l’église indiquée et après avoir bien cherché, ils ne trouvèrent pas l’icône que la dame avait vue en songe. Alors la malade s’adressa au pope. Il ordonna que l’on sorte des réserves toutes les icônes vieillies et couvertes de poussière. On trouva enfin celle avec l’inscription cherchée. La malade cria : « C’est elle ! ». Paralysée, la malade se signa à la surprise de tous. Après une prière, elle baisa l’icône et se remit debout toute saine. Cette guérison eut lieu le 25/01/1760.
Après l’incendie de l’église, l’icône fut transférée vers 1930 à St Nicolas de Kouznetskaya sloboda de Moscou où elle se trouve à présent. Marie est représentée avec une main contre la joue ; l’autre montre Jésus assis, tenant à deux mains un rouleau des Saintes Écritures. À suivre C. Cottenceau

Au moment de la guerre en Ukraine, on peut noter que c’est le monde russophone et non seulement la Russie qui connaît cette icône ré écrite par de nombreux iconographes. Il y a un office particulier de 1888 avec un hymne à la Mère de Dieu "Apaise mes chagrins" émanant de Kiev Pietchersk, ancien Monastère des Grottes, actuelle résidence du chef spirituel de l’Église orthodoxe ukrainienne.