Jean Michel d’Angers à Santiago de Compostelle

Jean Michel, d’ Angers à Santiago de Compostelle 1er mai – 29 juin 2021

Tu es parti d’où ? Quand ? Tu vas jusqu’où ?
J’ai quitté ma maison le 1er mai de cette année. Le confinement touchait à sa fin mais le moment de partir ne pouvait plus attendre. Ce matin là, sur le parvis de notre église, la joie était présente sur tous les visages et ce bonheur partagé me gonflait de confiance pour ce voyage à Compostelle.
Trois amis de la paroisse m’ont accompagné jusqu’à Ste Gemmes, puis seul, j’ai continué le chemin, mon Chemin !
Durant 1650 kms, les hébergements chez l’habitant ou en gites m’ont offert repos et d’inoubliables rencontres. Les étapes de 25, 30 kms m’ont conduit jusqu’à Hendaye le 29 mai puis, en Espagne, c’est par le chemin du nord qui longe la mer puis le "camino primitivo" qui traverse la montagne des Asturies que Compostelle m’est apparu le 29 juin. Pour l’anecdote, j’ai 60 ans et il m’aura fallu 60 jours pour accomplir ce pèlerinage.
Aller à Compostelle me trottait dans la tête depuis de nombreuses années. La retraite, le 1er novembre 2020, m’a mis en action pour préparer et réaliser ce vœu. Mon épouse et mes enfants m’ont encouragé dans cette démarche et je les remercie d’avoir accepté cette errance indispensable.
Le chemin ?
« Sur le chemin, tu vis ton existence en accéléré. Les rencontres, les émotions, les doutes que tu rencontreras, tu les reconnaîtras : ce sont ceux qui ont jalonné ta vie jusqu’ici » cet extrait du *Vestibule des causes perdues exprime l’expérience incroyable que vivent les pèlerins sur le Camino. Si les moments de solitude sont propices à l’introspection, les rencontres donnent lieu à des moments d’écoute, de confidence et de partage, une communion permanente.
La simplicité, même une forme de dénuement dans le mode de vie, permette d’aller à l’essentiel , se mettre dans les pas du Christ :
« C’est seulement lorsqu’on est exposé à toutes les intempéries que l’on réalise vraiment ce qu’est un toit. De même lorsqu’on est loin de tout appui humain et de tout ce qui donne habituellement à l’existence un semblant de solidité, l’on éprouve la réalité de paroles comme celle-ci : Mon rocher, mon rempart c’est toi. » extrait de **La sagesse d’un pauvre
Dieu est au milieu de nous, il suffit d’observer attentivement tous les signes qu’il nous envoie.

*Le vestibule des causes perdues de Manon Moreau
**Sagesse d’un pauvre d’Éloi Leclerc