La TOUSSAINT, fête du souvenir, fête de l’avenir.

Nous avons du mal à faire de la TOUSSAINT une fête tout à fait joyeuse, car, en ce jour, notre cœur souffre quelque part, lorsque nous évoquons celles et ceux de nos amis proches qui nous ont quittés et celles et ceux de nos familles dont l’absence nous fait souffrir. C’est pourquoi, à cette occasion, beaucoup d’entre nous iront rejoindre la terre de leur famille pour se souvenir de leurs disparus et y déposer des fleurs là où ils ont été inhumés. Qui oserait hausser les épaules sur cette pratique ? C’est un rite important. Notre monde resterait-il humain s’il en venait à supprimer ces rites ?
On ne peut pas faire moins, un jour de Toussaint…mais on peut faire beaucoup plus, car la Toussaint c’est aussi la fête de l’avenir.
TOUSSAINT…TOUS SAINTS. Ce mot étrange sonne comme un cri de ralliement. Tous saints, c’est le rêve de Dieu sur l’humanité. La sainteté, c’est l’avenir proposé par Dieu à tous les hommes. Mais comment accueillir réellement ce mot de passe de l’espérance, cette promesse d’avenir ? Nous sommes tous candidats à la sainteté. Comment comprendre cela ?
Commençons d’abord par nous enlever de la tête que les saints sont des êtres exceptionnels, virtuoses de la morale, géants de l’ascèse, comme si la sainteté était réservée à des élites ! La Toussaint nous dit précisément le contraire comme il est dit dans ce beau cantique, que nous chantons souvent ce jour-là : « Ils sont nombreux les bienheureux qui n’ont jamais fait parler d’eux et qui n’ont pas laissé d’image. Tous ceux qui ont depuis des âges aimé sans cesse et de leur mieux autant leurs frères que leur Dieu ».
Les BEATITUDES, que nous entendons à cette fête de Toussaint, nous montrent le chemin du bonheur sur cette terre, qui n’est pas un bonheur au rabais, bien au contraire,… Les BEATITUDES en effet décrivent ce qu’il y a de meilleur dans l’être humain… et cet être humain, dont elles tracent le portrait, c’est chacun, chacune de nous quand, dans notre vie de chaque jour, nous cherchons à vivre ces Béatitudes…
Pauvres de cœur, celui dont le cœur n’est faussé ni par l’argent ni par l’orgueil.
Doux, celui qui répugne à la colère, à la violence, et dont le cœur est assez grand pour le pardon.
Artisan de paix.
Miséricordieux, celui qui est indulgent, tolérant, compatissant à ses frères dans la misère.
Capable de pleurer avec ceux qui pleurent.
Assoiffé de justice, prêt à souffrir ce qu’il faudra pour changer le monde, ne serait-ce qu’un peu.
En vivant les BEATITUDES au cœur de notre vie ordinaire, nous prendrons ainsi notre place dans la « foule immense, que nul ne peut dénombrer, de toutes races, toutes langues, toutes nations », dont nous parle St Jean dans l’Apocalypse…Bonne fête de la TOUSSAINT.