le 26 mai fête des mères

Faut’il souhaiter le fête des mères ?

Au dernier comité de rédaction, je me suis portée volontaire pour écrire cet article et au moment de prendre la plume, je réalise la difficulté d’un sujet aussi rude et polémique. Aussi, ce qui suit n’engage que moi, en rien l’équipe éditoriale.
D’abord, l’écueil de l’origine de cette fête : bien qu’existant déjà dans certaines communes pour les mères de famille nombreuse, elle a été largement développée par le régime de Vichy qui voyait dans la maternité le véhicule de ses valeurs « travail, famille, patrie ».
Mais, qu’est-ce qu’être mère ? Est-ce simplement mettre des enfants au monde ? Alors, si on adopte un enfant, on n’est pas mère ? Bien sûr, la maternité a de multiples visages.
Elle est sublime lorsque qu’elle répond à un choix profond : donner la vie à un petit être qu’on va aimer et aider à être heureux et à devenir quelqu’un de bien, assouvir son désir d’enfant est la puis belle chose qui puisse arriver, c’est un don de Dieu immesurable, une grâce extraordinaire.
Mais , il y a malheureusement d’autres cas de figures : déléguée départementale aux droits des femmes, je me souviens de la détresse profonde de cette femme enceinte de 3 mois, comme moi à l’époque, qui venait me demander les conditions légales de l’accouchement sous X.
Et puis, il y a ces femmes épuisées par des grossesses à répétition et dont la venue d’un enfant supplémentaire est synonyme de difficultés physiques, sociales et financières.
Et puis, il y a ces femmes qui font le choix douloureux de ne pas mener à terme leur maternité, malgré la culpabilité mais parce qu’elles ne se sentent pas en capacité affective, sociale de donner à leur enfant ce qui lui est dû : amour, soins, éducation.et puis souvent, elles sont abandonnées de tous.
Et puis, il y a ces femmes qui portent si fort en elle le désir d’enfant que la nature refuse de combler.
Et puis, il y a ces femmes qui font le choix d’accueillir l’enfant d’une autre, abandonné ou bien dont les parents ont perdu la vie dans un conflit.
Alors, à l’heure où nous prierons pour les mères, demandons au Seigneur d’aider toutes ces femmes et d’écarter de leur chemin, les pierres de l’épuisement, de la souffrance morale, de l’absence, du jugement des autres et de leur accorder la Paix et la sérénité.
Anne Lebeugle