le sacrement du pardon

Père Daniel RICHARD

Quand nous parlons du sacrement du pardon, la parabole de l’ENFANT PRODIGUE’, dans l’évangile de Luc, pourrait nous aider, me semble-t-il, à en percevoir le sens. Nous avons tous en mémoire le célèbre tableau du peintre REMBRANDT, où nous voyons le fils agenouillé devant son père, lequel pose ses deux mains (une main masculine et l’autre féminine) sur son fils comme pour lui signifier charnellement l’amour qu’il lui porte et la joie de le voir revenu. Dans la parabole il est dit que le père attend son fils et que, lorsqu’il l’aperçoit de loin, « il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. » Le père attend son fils depuis longtemps et c’est lui, le père, qui court au-devant de son fils.
Peut-être pouvons-nous voir dans cette scène le sens de notre démarche pour recevoir le sacrement du pardon. C’est nous bien sûr qui faisons la démarche, mais je dirais que c’est Lui, Dieu notre Père, qui nous attend pour nous accueillir et nous signifier concrètement qu’il est pour chacune et chacun un Père plein de tendresse et que sa joie, à lui, est de nous voir à ses pieds. Alors, qu’allons lui dire à ce Père plein d’amour ? Peut-être à la manière du fils de la parabole : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. » - Mais, toujours dans la parabole, ces paroles du fils ne semblent pas avoir beaucoup d’importance pour le père, puisque aussitôt ’il appelle ses serviteurs : « Vite apportez la plus belle robe…etc… ».
Il en est peut-être de même pour nous, lorsque nous faisons la démarche pour recevoir le sacrement du pardon. Comme dans la parabole, ce qui est important pour Dieu notre Père c’est moins la manière dont nous allons exprimer nos fautes, nos péchés que, face à ce grand amour dont Dieu nous aime, nous sentir comme un enfant et nous jeter dans ses bras.
Une question néanmoins va peut-être se faire jour en nous : quel sens donner à l’expression :’se reconnaitre pécheur devant Dieu’ ? Retournons à la parabole et regardons tout simplement l’attitude du fils ainé, qui demande des comptes à son père : Voilà tant d’années que je te sers sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et à moi tu n’as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis ». – Le véritable péché c’est de croire que Dieu est redevable envers nous, alors que nous avons tout reçu de lui. Le véritable péché c’est de ne pas prendre assez conscience que l’amour de Dieu pour nous est un amour sans limites. « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. ».
La démarche du sacrement du pardon : face au grand amour dont Dieu nous aime, nous sentir « comme un enfant » et nous jeter dans ses bras, quand un acte, une parole, une pensée nous a éloigné de Lui…Cette démarche, me semble-t-il, prend une plus grande importance, lorsqu’elle est vécue collectivement…Nous sommes une famille de croyants…Nous sommes frères et sœurs, enfants d’un même Père.