Loin des yeux plus près du cœur...............

Nous avons sollicité un entretien auprès d’une famille dont un des enfants a fait le choix de vivre à l’étranger. Dominique et André ont une fille Florence qui après plusieurs séjours en Afrique vit à Madagascar.

Comment vivez-vous cet éloignement familial ?

Les parents : Nous sommes maintenant Habitués si on peut dire...de savoir qu’elle partait seule était un facteur d’inquiétude mais nous ne le montrions pas devant elle. Maintenant nous voyons qu’elle a pris de l’assurance, qu’elle s’accomplit dans sa mission et nous constatons qu’elle a une grande capacité d’adaptation.

Florence : Je vis bien les choses au quotidien, il faut dire que je suis très occupée mais c’est plus difficile lorqu’il y a des évènements familiaux importants, comme Noël, les anniversaires et surtout un décès comme celui de ma grand-mère que j’ai dû vivre seule. Au-delà de 7 à 8 mois je sens que j’ai vraiment besoin de rentrer pour retrouver ma famille et mes amis.

Le numérique facilite les contacts : Whats App etc....est ce suffisant pour vous sentir proche de votre famille ?

Les parents : Nous avons vraiment apprécié cette évolution qui nous permet de l’entendre et de la voir surtout. On peut mieux partager les moments familiaux forts mais cela ne remplace pas la présence qui manque bien sûr .

Florence : L’évolution du numérique a été une révolution pour moi car lorsque que j’étais au Tchad et au Congo cela n’existait pas encore, mais ça a ses limites au bout d’un certin temps ça ne suffit plus.

Est ce que cela a fait évoluer pour vous la notion de cellule familiale ?

Les parents : Nous sommes une petite famille, sédentaire bien ancrée en Anjou. Alors oui, nous avons dû surmonter nos peurs comme beaucoup de parents. Maintenant les jeunes veulent partir, découvrir de nouvelles cultures, s’engager, prendre des risques les motivent, voire aussi se lancer des défis. La cellule familiale n’éclate pas pour autant si on se positionne pour les accompagner avec discernement. Leur faire mesurer les risques sans les décourager. Ce n’est pas facile mais on sait très bien que nous n’élevons pas nos enfants pour les garder près de nous, mais les amener à vivre leurs aspirations. Faire en sorte que les liens soient toujours aussi forts entre les uns et les autres pour qu’ils sachent aussi que nous sommes toujours là pour eux.

Florence : Mes voyages m’ont fait encore mieux comprendre que la famille est un repère essentiel.

Ce sont les évènements graves qui font sans doute le mieux évaluer l’impact. Vivre des évènements difficiles pour la famille et ne pas être là, La crise du Covid qui a bouleversé beaucoup de choses et a empêché mon retour en France ça n’a pas été facile à vivre. Mes séjours à l’étranger m’ont fait découvrir d’autres schémas familiaux. J’ai pu découvrir en Afrique et aussi à Madagascar que la place des personnes âgées est très importante et qu’ils sont mieux accompagnés que chez nous par la famille. On voit beaucoup moins de personnes isolées, cela fait réfléchir....L’engagement familial au sens large est très fort. Le soutien, l’entraide, le devoir d’accompagnement sont des valeurs essentielles et beaucoup plus fortes que chez nous où je m’aperçois par contre qu’elles se perdent. Alors je peux dire que oui mon regard sur la notion de famille a évolué et je ne vois plus tout à fait les choses de la même façon car cela m’a fait réfléchir.