Rencontre avec Florent Maussion dans le cadre d’Art et Chapelles

Une petite cinquantaine, les yeux bleus comme la tenue de ses « mineurs », un sourire à la fois humble et chaleureux, Florent Maussion, nous accueille dans son atelier de Nyvoiseau installé dans une des anciennes salles des machines de Bois II, sur l’ancien carreau des mines de fer.
Atelier aux allures de cathédrale industrielle. Ici, l’espace regorge de toiles achevées ou en cours de création sur les thèmes qui lui sont chers, le Japon qu’il connaît bien pour y avoir vécu, la Justice où il fréquente les bancs de presse et bien sur la mine.
Quelques toiles témoignent aussi de son rôle de peintre aux armées et de ses missions sur différents théâtres d’opération.
Entre tubes de peinture et pot de minerai de fer qu’il intègre comme pigment pour remplacer le noir et donné de la texture , un énorme aquarium apporte une étrange sérénité à ce lieu qui évoque le travail et le dur labeur des mineurs dans des senteurs de térébenthine.
Les mineurs, c’est en hommage à ces travailleurs du fond que l’artiste consacre son exposition « passeurs de lumière » et qu’il a accroché à la chapelle Sainte Barbe ses portraits dans le cadre d’Art et chapelles
Comme un chemin de croix laïc, chacune des 14 stations accueille un portrait de mineur avec comme seul point commun entre eux, la lumière de leur lampe frontale. Ces lampes à acétylène était pour eux le seul point de lumière dans leur univers de ténèbre.
Leurs visages creusés par la douleur physique et l’usure du travail nous renvoie à Celui du Christ, à l’heure de sa Passion.Et le dialogue imaginaire entre les deux est bouleversant.
On sent la tendresse et le respect du peintre pour ces hommes dont le regard vibrant traverse la toile pour nous interpeler. Qu’avons nous fait de l’entraide et de la solidarité que ces hommes savaient témoigner au quotidien malgré la rudesse de leur vie ?