une vierge à l’enfant offerte à la paroisse

Un voisin de Sainte Marie de Belle- Beille offre en novembre 2022 à notre paroisse une statue monoxyle (d’une seule pièce) d’une Vierge à l’Enfant en chêne massif très foncé, brut et très lourd, du XVIIe siècle (H=83 cm). Il en a hérité de son épouse qui la tenait elle-même de son côté maternel.

Cette statue a été expertisée en 2012 par Maître Courant, commissaire priseur. Le donateur nous a remis copie du document de l’expert. Sans que son auteur puisse être identifié, l’expert a précisé qu’il s’agit d’une pièce d’art populaire.
Cette statue nécessite d’être régulièrement cirée.

Le donateur ne souhaite ni conserver cet objet ni le vendre du fait de son caractère religieux.
Son don est sans aucune condition, sinon qu’il souhaite que cette statue puisse être mise en valeur au regard des croyants et ne soit pas reléguée dans un placard.

A noter la finesse des traits et détails. L’Enfant tient une sphère (sans doute un globe ?) dans sa main gauche, et sa droite saisit ce qui pourrait être un pain (?) que lui tend sa mère. Cette dernière présente à l’arrière de la tête une petite frise circulaire d’environ 7 cm de diamètre qui n’est pas visible ordinairement selon l’exposition normale de cette statue (en rapport avec l’attache d’une auréole aujourd’hui disparue ?).
L’expression des visages est saisissante. La scène, presque profane, très vivante, est même assez extraordinaire de mouvement. Il faut aussi admirer la finesse des drapés, de la bordure de dentelle du voile, de la chevelure et du col de la robe. L’Enfant est très dégagé du corps déhanché de sa mère, ce qui est un travail remarquable du sculpteur. C’est aussi une des grandes fragilités de cette œuvre.

La datation a été facilitée pour l’expert par le travail du bois, en particulier dans le dos.
La statue était polychrome, et ses propriétaires d’une génération antérieure mais encore récente l’ont fait décaper à leur goût, nous dit le propriétaire.